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Shana Coissard : « Le but, je sais que ça ne va pas se faire tout de suite, mais c’est d’être première. »
Les yeux pétillants, le sourire aux lèvres, c’est comme cela que se présente Shana Coissard, 20 ans, compétitrice de Cross Training depuis trois mois. Atteinte d’une maladie articulaire génétique, son handicap ne l’a pas stoppée dans son riche parcours, mais au contraire, l’a poussée encore plus, à atteindre ses objectifs.
Au départ, c’est sous les traits d’une joueuse de basket qu’elle commence sa carrière de sportive. Elle y découvre le haut niveau, grâce à un sport qu’elle juge formateur et qui apprend à « être indulgent envers soi-même et envers les autres. » Mais c’est aussi le sport qui lui a permis de se délivrer du regard des gens, et du regard sur elle-même vis-à-vis de son handicap.
Sportive depuis l’enfance, Shana a été contrainte d’arrêter depuis l’annonce de son diagnostic sur sa pathologie articulaire à l’âge de 14 ans. Difficile pour elle d’imaginer que ses « jambes ne vont pas aller mieux . Elle met plusieurs mois à l’accepter et à en parler. Le basket enfin, se positionne comme grand libérateur de cette période pleine de doutes et d’inquiétudes : « Quand j’ai commencé le basket je n'ai plus eu de soucis à accepter mon handicap et à en parler », dit-elle toujours souriante. « Grâce au basket je me suis remise au sport, et ça m’a apporté beaucoup de choses, c’était une expérience de dingue ça m’a beaucoup appris sur moi » continue-t-elle.
Peu à peu, Shana développe un attrait pour le Cross Training, sport qu’elle découvre grâce à sa préparatrice physique qui lui conseille de réaliser une séance d'initiation. Shana trouve l'expérience enrichissante et décide alors de pratiquer « une à deux fois par semaine en complément du basket », pendant 1 an. Or à un moment de sa carrière de basketteuse, des changements de règles apparaissent au niveau de la reconnaissance du handicap à l’international : « Je n’ai plus été reconnue comme handicapée et je ne pouvais plus jouer au niveau international. » explique la jeune femme.
« Ce n’est pas parce que je ne suis pas assez forte tout de suite que je vais abandonner.»
Affectée d’une part par l’annonce des nouvelles contraintes, d’autres part par l’arrivée du premier confinement, la jeune femme se dit à ce moment-là, « effrayée » pour sa santé mentale. Finalement la période se passe bien « mieux que prévu », et à la sortie du confinement, Shana se concentre à fond sur le Cross Training, où la cohésion d’équipe lui plaît. « J’allais à la salle plus souvent, et là ce n'était plus une, deux fois par semaine, c’était vraiment tous les jours. » déclare-t-elle.
Pour cette jeune femme qui se qualifie de « timide » et réservée, atteindre un jour les marches du podium ne faisait aucun doute pour elle . Bien déterminée à améliorer ses capacités, elle n’a qu’un but en tête « être la première » et surtout, être fière de ses avancées. « Ce n’est pas parce que on va me dire non, que ça ne marche pas ou que je ne suis pas assez forte tout de suite, que je vais abandonner. J’ai toujours envie d’essayer. » affirme l’athlète.
Aujourd’hui, après avoir commencé les compétitions depuis trois mois, elle s’entraîne pour travailler la force : « Il y a des périodes où je ne travaille que la force donc ça ressemble plus à de la musculation que du Cross Training en termes de préparation. Ce n’est pas ce que je préfère. Ce sont des périodes un peu plus difficiles mais je ne pense pas abandonner parce que je sais quel est le but derrière. »
« Il y a un but global. Ce n’est pas s’entraîner pour une compétition, mais c’est s’entraîner pour être meilleure dans le temps. »
Fière de ses progrès, la compétitrice ne compte pas s’arrêter là. Elle se prépare déjà pour les Open des Cross Training games qui se dérouleront le 24 février prochain. Avec pour but de se qualifier, elle redoublera d’efforts jusqu’aux prochaines compétitions, afin de « devenir meilleure en tant qu’athlète. » : « Comme mon but c’est d’être première, je ne vois pas que les profits de mes évolutions sur des mois, mais plus sur des années. Il y a un but global. Ce n’est pas s’entraîner pour une compétition, c’est s’entraîner pour être meilleure dans le temps. »
« Je suis fière de tous les progrès faits depuis que j’ai commencé le Cross Training Des mouvements que je pensais que je ne serais pas capable de faire par exemple, et j’arrive toujours à me surprendre. Ça repousse les limites, c’est le but du sport mais je ne pensais pas que j’en étais capable. Ça change les idées reçues que j’avais sur moi-même. »